dimanche 25 octobre 2015

Interview d'une auteur(E) : Annabelle Lena

LES QUESTIONS DU BOSS... 

1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?
Je suis auteurE.
Compris ?
Non mais… !  ;-)
Plus sérieusement Je fais la même différence entre ces mots que le dictionnaire. Je ne suis pas qu’une romancière car je n’écris pas que des romans. Je ne suis pas qu’une écrivaine car ce qui m’intéresse avant tout c’est la création d’histoires. Pas forcément de livres. Aujourd’hui j’écris des livres mais j’espère bien avec les années participer à d’autres expériences (théâtre / bd / scénario etc.), donc je me revendique auteure.

2- Écrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir.
Faire de l’écriture mon métier ? Le rêve !
J’imagine, j’imagine, j’imagine !

3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur?
Imagine un beau classeur entièrement rempli de « Noooooooon ». Quasiment une dizaine d’années d’écriture pour trouver ma plume (oui, c’est long pour trouver un stylo mais j’avais beaucoup beaucoup de tiroirs à fouiller !) et donner un premier texte publiable.

4-  Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
J’ai commencé par hasard. Je continue car ça fait partie de moi.

5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Vaste question… Je place l’auteur comme premier maillon de la chaîne du livre. Sans lui, elle n’existe pas. Sans elle, il n’est rien. Pourquoi l’auteur est-il alors si fragile ? Il semble acquit dans l’imaginaire collectif qu’écrire un livre n’est pas un métier, contrairement à le vendre. Le serpent qui se mord la queue.

6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
L’éditeur idéal est mon éditeur actuel mais avec des 0 en plus. Pleins.
Je sais qu’il est d’accord avec ma réponse !

7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
C’est une initiative bien sympathique et dynamique !
Étrange procédé de se faire anonymer pour se faire connaître !
Le lecteur n’est pas influencé par la notoriété ou le manque de notoriété de l’auteur. L’outsider a toutes ses chances, le favori risque gros. Du sport, du vrai ! Bon esprit et du suspense !

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...
1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Pour parler de bouffe, quoi de mieux qu’un petit extrait :
« Tous ces scénarios qui tourbillonnaient dans sa caboche étaient mauvais pour sa tension. C’était comme feuilleter des recettes de cuisine, le frigo vide. À coup sûr, des envies de meurtre, de carpaccio de foie et de cervelle à la plancha. Soudain il aurait étripé le premier venu, juste pour vider son barillet et qu’il se passe enfin quelque chose d’intéressant.
Nom de Dieu, sa journée aurait pu être si différente...
Sa vie, aussi. »

2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Pour les Marseillais, je recommande de le lire en extérieur, en terrasse d’un bar par exemple. Pour les autres, pourquoi ne pas s’asseoir au calme dans son canapé, prendre un verre, souffler un coup et faire connaissance avec la scène de crime d’ouverture !

3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion? Apporter un témoignage ?
C’est descendre chercher des réponses tout au fond. Là où il n’y a plus de lumière. Et puis remonter à la surface. Ou pas.

4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Du 100% Pénélope !
5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu?
C’est marcher au hasard, se perdre et puis se trouver.

6- Si celui-ci était une boisson, ce serait ? 
Un thé noir, bien amer

lundi 19 octobre 2015

Interview d'un auteur : Olivier Taveau

LES QUESTIONS DU BOSS...
1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?
Écrivain a un côté très littéraire. Auteur me fait plutôt penser au théâtre. Romancier pourrait correspondre le plus. Du reste, je me vois plutôt comme un intermittent.

2- Écrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir.
Oui, « écrivain » et « carrière » sont deux mots compatibles. Mais si la question sous-jacente est : doit-on faire le choix entre l’un et l’autre, ou sacrifier le rêve de l’un pour le confort de l’autre, c’est différent. Certains le font probablement. D’autres vivent très bien de leur plume en restant fidèles à leur univers. J’envie plus les seconds que les premiers.

3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ?
Quelques années il faut l’avouer… mais je n’ai pas fait le compte des tentatives et des refus.

4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
Besoin de voir le monde autrement. Quand on ne peut pas le changer, on l’invente.

5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Fragile. Précaire. Certaines pratiques peuvent heurter mais je ne vois pas cette relation de manière manichéenne. Il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Les intérêts peuvent diverger mais l’objectif reste peu ou prou le même.

6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
Je n’ai pas de profil idéal. Franc, c’est déjà pas mal.

7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Une belle initiative portée par deux belles personnes.

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...

1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Une intrigue aux petits oignons (avec un soupçon d’Espelette).

2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Sur un canapé au coin du feu dans un chalet perdu en pleine montagne au beau milieu d’une tempête. Et quelques bières dans le frigo.

3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
 Les quatre, j’aimerais bien.

4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Une torture. Je peux passer des heures sur une phrase, un mot. Hésiter entre une tournure ou une autre. Puis tout supprimer en me disant que finalement c’est mieux sans.

5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?
Plus une expérience qu’un voyage. On travaille la matière, on lui donne vie, puis la créature nous échappe. Et c’est elle qui prend le contrôle.

6- Si celui-ci était une boisson, ce serait ?
Un Glennfidish 12 ans d’âge. Parce que ces saloperies de manuscrits m’ont bien coûté 12 ans de ma vie. Et le whisky, c’est pour le folklore.

jeudi 15 octobre 2015

Interview d'une auteur(e) : Laurence Biberfeld

LES QUESTIONS DU BOSS... 


1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?

Je suis écrivaine. Un romancier, c'est quelqu'un qui fait des romans, et moi je ne fais pas que ça : j'écris aussi des nouvelles, des poèmes, des pièces, des essais. J'écris quoi, ma matière c'est l'écriture. Auteur meuh, chais pas. Je nous vois plutôt comme des espèces de médiums qui s'emparent de tas de choses dont finalement beaucoup ne leur appartiennent pas pour les mettre en mots et en forme, et du coup c'est juste une capacité d'éponge, on fait partie de notre propre matériau au même titre que les autres et que le reste, ni plus ni moins. Donc auteur ça fait un peu démiurge, ça fait comme si on avait la main, ce que je ne crois pas. Il y a beaucoup de contemplation et de passivité dans le fait d'écrire.

2- Écrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir ?
Ces deux mots sont certainement compatibles, mais pas forcément apparentés. Il s'agit de deux choses différentes. L'écriture est un parcours plus ou moins initiatique, comme tout parcours qui nous conduit à nous colleter avec la matière des choses, ou une sorte particulière de matériau très habité. C'est à la fois une recherche et un métier, un ensemble de savoirs techniques et une esthétique globale au sens de morale personnelle : ce qui est laid, ce qui est beau, ce qui nous offusque et nous ravit, les choses et la façon de les dire, de les mettre en scène. C'est un engagement profond. La carrière relève plus de notre parcours social, de notre place dans la société. Non, c'est pas incompatible sans doute, mais ça n'a pas grand chose à voir. Quand on se pose cette question de la carrière, on ne se pose plus des questions d'ordre esthétique ou technique, on est sur un autre plan. Je me suis bien sûr posé la question avec une certaine frayeur, car j'ai beaucoup de problèmes avec la socialité. J'aimerais que mes bouquins soient un peu plus lus qu'ils ne le sont, mais pas forcément avoir un grand succès.

3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ?
Ho là là ! avant la Série Noire, une trentaine d'envois je crois, et ensuite, après la Série Noire, quatre ans de trou, jusqu'à ce que Pouy me remette le pied à l'étrier en me proposant de faire une Suite Noire. Après c'est allé bon an mal an, en brinquebalant, de propositions en ruptures et de ruptures en rencontres, avec toujours des refus mais aussi des commandes. Ma dernière bonne rencontre, ça roule toujours, c'est mon éditrice Véronique Ducros, chez Au-delà du raisonnable, mais j'ai fait d'autres choses aussi, chez Ska, aux Editions Libertaires, bientôt chez in8...
 
4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
Aucune idée, ça remonte à l'enfance. Ça fait partie de mon identité d'écrire.

5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
La quarante-neuvième roue du carrosse.

6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
Alors, il ou elle serait un vrai lecteur, avec des goûts très affirmés, il aimerait ce que j'écris et me ferait entièrement confiance de ce point de vue, il n'hésiterait pas cependant à me dire là tu tapes dans les boîtes, ton truc ne tient pas debout, il ne me prendrait pas pour ce que je ne suis pas, c'est-à-dire un commercial, parce que cette partie du contrat c'est plutôt lui ou elle que moi, ça serait un humain avec qui je m'entends humainement, un partenaire avec qui je me trouve dans un rapport égalitaire, franc et transparent. Et surtout ça serait quelqu'un qui comprend comment je fonctionne et qui n'attend pas de moi ce que je ne peux pas fournir, et qui me laisse aussi la liberté de vivre d'autres trucs. La princesse charmante ou le prince charmant quoi. Je suis pas mal lotie en ce moment, pourvu que ça dure !
Pas mal lotie en ce moment, pourvu que ça dure !

7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Au poil, je ne vais évidemment pas le déglinguer sinon je n'y participerais pas. L'important surtout c'est tous ces endroits où on dissocie le fait d'être édité de la valeur littéraire, parce qu'il est évident d'une qu'il y a énormément de vrais écrivains qui ne seront jamais édités, le monde de l'édition ayant une logique de marché plus qu'une logique d'ordre esthétique, et de deux qu'il y a aussi, pour les mêmes raisons, énormément d'œuvres sans intérêt particulier qui sont publiées. La valeur d'un bouquin est souvent indexée dans le monde éditorial à son chiffre de vente. Tout ce qui mélange les écrivains sans se soucier de leur statut social, qu'ils soient reconnus ou pas, est donc bienvenu. Et puis j'aime bien l'idéal d'anonymat. Je caresse à mes moments perdus un projet qui serait de ne publier que les hétéronymes de gens qui soient des écrivains reconnus ou pas, sur le modèle des hétéronymes de Fernando Pessoa (qui eut aussi une soixantaine de pseudos). Je trouve ça chiant, au fond, que notre nom social soit collé à ce qu'on fait, car finalement la seule chose vraiment intéressante c'est ce qu'on écrit, pas qui on est ni où on se place. Après le jeu kifékoi, ça peut être marrant aussi, dans le genre papous...

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...

1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Mon dernier livre c'est tout ça ! avec autant de saveurs ou de sensations que de sensorialités différentes, puisque les animaux y parlent et qu'ils n'entendent pas forcément, ne sentent pas, ne goûtent pas et ne voient pas comme nous.

2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Comme ça se passe dans la campagne profonde, dans une ville surpeuplée, des fois qu'urbain on aurait l'idée irrationnelle qu'à la campagne ça se passe mieux...

3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
De toute façon rien ne peut se faire sans intéresser le lecteur, sinon le divertir. Mais oui ça apporte un témoignage, là sur l'élevage industriel et l'agriculture du même nom en général, le rapport de l'humain à la nature et à sa nature, et ça invite évidemment à la réflexion, j'espère, comme tout bouquin qui se respecte. Mais c'est arrimé à une intrigue fignolée avec soin.
 
4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Heuu... Un premier jet fait, défait, et refait jusqu'à ce que ça sonne juste...

5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?
Oh bin plutôt le dernier, car j'ai toujours des idées assez arrêtées au départ sur la façon dont ça doit se dérouler, mais évidemment les personnages et les situations développant leur propre logique, il faut réadapter la trame au fur et à mesure...

6- Si celui-ci était une boisson, ce serait  ?
Un truc organique. Du sang, de la salive, des larmes, de la sueur... Je m'arrête là. 

lundi 12 octobre 2015

L'interview des auteurs : Danu Danquigny

    LES QUESTIONS DU BOSS...
     
    1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ? 

    Si on doit vraiment se coller une étiquette, je dirais que le vocable auteur est plus approprié, avec la réserve que « auteur », c’est un peu comme « artiss », c’est plus une pose qu’une activité, et faut jouer avec la mèche rebelle. Mais quand même auteur, un peu par élimination.
    D’abord parce qu’un écrivain, ben c’est Montherlant, c’est Albert Cohen, c’est Dosto et Céline, C’est Drieu et Maupassant, c’est toute cette armée de fantôme qui me pèse sur les épaules quand j’ai l’idée saugrenue de prendre un stylo. Tu peux être auteur, tu peux vendre des kilomètres de livres, c’est l’histoire qui dira que t’es un écrivain.
    Romancier, on pourrait s’approcher, mais je me pique d’être musicien, un peu compositeur, je me suis essayé au story-board, au scenario pour différent support. Donc oui, je crois que ce qui résume le mieux tout ça, ça reste auteur.

    2- Ecrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir?
    Comme disait l’autre, vivre de ma plume, je n’y pense pas que le matin en me rasant. Je crois dur comme fer qu’être auteur, c’est un peu avoir un billet de loto dans la poche. Tant qu’on ne joue pas, on est sûr de ne pas gagner. Sorti de là, et sans s’étendre sur les nécessité économiques de tout un chacun, une carrière, j’en ai eu une, et je lui tourné le dos pour plusieurs raisons, parmi lesquelles figurait en bonne place le peu de disponibilité qu’elle laissait à la maladie de l’écriture pour s’exprimer. Je ne parle pas que temps de travail, mais du contexte, la pression, les dossiers que tu trimballes dans la tête à longueur de temps, la course en avant effrénée pour… ben au moment où j’ai plus trop su pourquoi, j’ai arrêté.

    3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ? Combien de temps, de tentatives, de refus, jusqu'à aujourd'hui, pour parvenir à décrocher un contrat à compte d'éditeur? (Non édités )


    Sérieusement, j’ai arrêté de compter. J’ai envoyé deux manuscrits et un projet de BD à des éditeurs. Les premiers refus, c’est un peu comme une gifle. Après, une fois que t’as fait ta petite victime dans ton coin, ben tu retournes au boulot, tu retravailles ton texte, t’essaie de comprendre la logique. Bilan : un scénario de BD envoyé à une maison qui arrête ses publications : brillant. Un texte difficilement publiable en l’état parce qu’un format complètement batard (50 pages, trop gros pour une nouvelle, trop court pour un roman, faut tomber juste). Et un gros roman, qui sera publié tôt ou tard, qui attend patiemment de rencontrer son éditeur. Encore combien de tentatives ? Autant qu’il faudra. 

    4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ? 

    Je ne sais pas vraiment. Dès que j’ai su aligner deux mots, j’ai commencé à écrire des histoires. C’est une maladie infantile et incurable. Et pour être honnête, je n’ai jamais cherché à me soigner.

    5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ? 

    Dur, hein, je suis un auteur non publié (ou presque). Là, j’ai une nouvelle qui est sortie dans une anthologie, chez le Grimoire. C’est de l’édition associative, fait par des passionnés, pour des passionnés, toute une petite équipe avec qui je m’entends très bien. On a fait le salon du livre en mars, et je vais te dire ce que ça m’a fait de voir tous ces auteurs au milieu de l’agitation éditoriale : un peu de peine. Dans une grosse machine comme ça, qui est quand même le fleuron de l’industrie du livre, ben le littérateur il est aussi à l’aise qu’un poisson rouge sur la moquette. T’as un peu l’impression que c’est le seul qui cherche sa place…

    6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ? 

    Déjà, l’éditeur de mes rêves, il lirait tout ce qu’on lui envoie… Il suit pas la mode, il ne surfe pas sur ce qui marche, il cherche le talent. Il est dans un processus créatif, comment faire de ce texte que j’aime un bouquin qui va rencontrer ses lecteurs, et de cet auteur en devenir un écrivain confirmé qui ne sera pas obligé de jouer le garde meuble ou le banquier pour pouvoir subsister quand son vrai talent est ailleurs.

    7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ? 
    Pendant longtemps, rencontrer d’autres auteurs, ça ne m’intéressait pas. Je ne savais pas quoi leur dire, ni comment et encore moins pourquoi. Et puis, tout arrive, à l’occasion de La Cour des Miracles, du coup, j’en ai rencontré quelques-uns. Et j’ai trouvé ça : sympa, intéressant, enrichissant. Et marrant, bien sûr. Partager avec d’autres malades, publiés ou non, sur les « petits trucs », sur la gestion très concrète du timing écriture/vie de famille/boulot au quotidien, voir dans ce mec à qui tu n’as jamais parlé un semblable si proche… Alors quand on m’a parlé du trophée Anonym’us, j’ai regardé un peu de quoi il retournait et je me suis dit : ça mon coco, tu ne passes pas à côté.
    LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...

    1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ? 
    Un plat mijoté. Je suis un adepte de la structure solide que les personnages viennent bousculer. J’ai mis beaucoup de choses dans ma dernière histoire, et je crois que c’est une tendance récurrente. La structure me sert à garder tout ça cohérent. L’intrigue, c’est un peu le motif mélodique de l’histoire, elle vient en révéler les personnages.

    2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ? 
    Où tu veux, c’est toi la lectrice. Quand un bouquin me plaît, je peux le lire debout sous la pluie. Je l’ai écrit partout, tu peux le lire à l’avenant. 
    3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ? 
    Ce livre, c’est celui que j’aurai eu envie de lire. Une histoire, noire, poisseuse, vécue par des personnages déchirés, un peu paumés, dans un monde qui poursuit indifféremment sa marche vers le pire. Alors on peut rire, pleurer, apprendre, réfléchir. 
    4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ? 
    Toutes mes histoires, je les garde en toile de fond pendant un bon moment avant de commencer à en poser la trame. Je les malaxe, je les affine, je les malmène un peu. Quand je sens que j’ai enfin quelque chose de clair et de solide, quand je sais quelle histoire je vais raconter, je me pose sérieusement la question de comment je vais le faire. Maupassant a publié deux versions du Horla. La première, c’est un médecin qui expose à des confrères le cas particulier d’un de ses patients. Et c’est une bonne histoire. Un an plus tard, une nouvelle version est publiée, cette fois, sous la forme du journal du patient lui-même. Et c’est un chef d’œuvre. Et pourtant, c’est exactement la même histoire. J’attache une grande importance au processus narratif. Il faut que je le tienne avant de commencer à rédiger. Sinon, de toutes manières, le passage sera réécrit. Quand j’ai tout ça, je me lance dans la rédaction. A la main, sur des cahiers d’écolier (parce que c’est le format que je peux transporter le plus facilement). Je peux écrire cinq pages d’une traite ou passer deux heures sur une phrase. Et plus tard, je tape tout ça, ce qui est déjà une réécriture. 
    5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ? 
    Donc, j’ai une trame, aussi détaillée que possible, un résumé de chaque passage que je vais écrire. Et bien sûr, je ne m’y tiens pas. Parce qu’un personnage me surprend, apparaît au fil d’une page, prend de l’importance, parce qu’il dit ou fait quelque chose qui me surprend (c’est dire l’insolence de la créature), parce qu’à bien y réfléchir l’histoire serait meilleure si… 
    6- Si celui-ci était une boisson, ce serait ... ? 
    Un bon scotch, sans glaçon. Il te descend dans le bide en te faisant savoir qu’il n’est pas là pour rigoler, il ne te ment pas, mais il te réchauffe. Et comme c’est un alcool de qualité, en plus, tu sais que t’auras pas la gueule de bois

mardi 6 octobre 2015

Interview d'une auteure : Anne Bourrel


LES QUESTIONS DU BOSS... 
1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?

J’imagine la romancière composant ses livres pour dames à l’ombre des saules pleureurs centenaires, dans sa maison de campagne silencieuse… Ça ne colle pas avec qui je suis…

Auteur, auteure sont des mots modestes et tranquilles, passe-partout et confortables. Des mots-chaises pour les jours de fatigue et de doute. Ils permettent aussi de spécifier le type d’écriture que l’on pratique. Je dis que je suis auteur de roman noir et auteur de théâtre.

Je dis auteur et pas auteurE. Je n’ai pas besoin d’ajouter un E pour affirmer ma féminité et mon féminisme, je préfère les mettre en action autrement ; dans les sujets que j’aborde dans mes livres, dans le simple fait d’être une femme libre du vingt-et-unième siècle. Ceci dit, je ne refuse ni ne réfute la féminisation des noms de métiers. J’aime que l’on puisse avoir le choix.
Quant à l’écrivain, c’est l’aventurier qui, arme au point, entre dans la langue par effraction. Il enfonce les portes des évidences d’un coup de pied sec et précis, il a du muscle et de la bave aux lèvres et aussi l’élégance racée du danseur. Il pirouette, il glisse, il fait son cinéma. Il n’est ni homme ni femme. Il est écriture. Dans les rares moments de grâce et de duende, j’imagine que je suis ça : un écrivain.

2- Ecrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir ?
J’essaye de garder la ligne. Pour un auteur rien de plus important. Bien écrire, bien composer, prendre le temps, rester libre et concentrée, voilà mon seul projet de carrière. Après pour le reste…c’est un jeu de dé et les écrivains sont des joueurs de casino. Tout est possible, repartir en jag’ ou à pied.

3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ? 
J’ai eu de la chance, je n’ai jamais trop galéré pour être éditée. Par contre, ça a été long avant de trouver un vrai bon éditeur.

4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
J’ai commencé à écrire quand j’ai vu la mort roder autour de moi, vers onze, douze ans. Des proches partaient et avec leur décès, le sentiment de l’inéluctable me prenait à la gorge. Ecrire, marquer tous les jours sur le papier quelque chose qui pourrait retenir, ou au mieux étirer le temps, a été mon premier geste d’écriture.
Le journal et les textes autobiographiques ont constitué un premier entrainement, comme un brouillon, mais je savais dès cette époque que j’en viendrai à écrire mes propres histoires. Elles ont commencé à émerger lorsque j’avais 15 ou 16 ans.
Ecrire ? Pourquoi continuer ?... Je tiens à écrire. L’écrire me tient. Je n’ai pas de réponse plus précise que celle-là.

5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Lorsqu’on entre dans une librairie, on voit sur les tables et les étagères, le résultat du travail de centaines de personnes, connues ou pas, médiatisées ou pas, qui ne touche que 8 à 12%, 10% en moyenne, du prix de leur labeur. Tu achètes mon livre 15 euros, je gagne 1 euro 50… A côté de cela, il suffit d’annoncer qu’on est écrivain pour que tout le monde se pâme et trouve que c’est tellement génial, tellement extraordinaire. Comme si on était les rois du pétrole… Quelques secondes de silence, et aussitôt arrive la question piège : et vous gagnez votre vie avec les livres ?
Penserait-on à poser cette même question à une autre profession que la nôtre ?
Quand on est auteur, même un auteur bien publié, il faut continuer à avoir un autre métier pour bouffer (prof ou traducteur en grande majorité), épouser son banquier ou bien prier pour recevoir un héritage.
Il y a quelques petits à-côtés, genre ateliers d’écriture ou rencontres payées, mais tout cela reste un revenu d’appoint.
Car vraiment, si l’industrie de l’édition existe, ni l’auteur non médiatisé ni l’éditeur de moyenne taille n’en sont les principaux bénéficiaires. Pourtant, des footballeurs seulement connus des amateurs de ce sport touchent un revenu confortable et n’ont pas besoin d’enseigner le français ou les mathématiques pour vivre !
Et je ne parle même pas de tous les métiers rémunérés que notre activité engendre : libraire bien sûr mais aussi bibliothécaire, maquettiste, correcteur, imprimeur, attaché de presse, directeur/directrice de centre régional ou national des lettres ainsi que toutes les petites mains qui sont rattachées à ces administrations...
Je trouve tout cela brutalement inadmissible. Cet état de fait me met très, très en colère.
Il faut inventer autre chose.

6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
J’ai rencontré l’éditeur de mes rêves.
7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Je le découvre….et je n’aurais que du bien à en dire…

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...
1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Impossible de savoir comment le lecteur percevra Gran Madam’s, s’il salivera ou s’il aura la nausée…

2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Une lectrice m’a dit qu’elle l’avait lu en partie dans un embouteillage sur le chemin des vacances, un lecteur en deux nuit d’insomnie, un autre m’a écrit pour me dire qu’il avait pris du retard dans un dossier parce qu’il lisait mon roman au bureau, en cachette…alors, bon, tout est possible avec Gran Madam’s…

3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
Je n’en sais rien, je ne me pose pas ce genre de questions…je n’ai en tête que de faire tenir une histoire, la composer, la faire belle et plausible, que l’architecture tienne. Pour le reste, c’est au lecteur de voir comment il prendra les choses.

4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Je suis Pénélope ; sans nul doute.

5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?
Gran Madam’s, c’est un voyage plein d’obstacles imprévus, entre un début secoué et une fin sur la langue…tu me suis, lecteur ?

6- Si celui-ci était une boisson, ce serait laquelle ?
Un rosé de Comigne, bien frais mais qui aurait les mêmes effets que l’absinthe d’autrefois.

samedi 3 octobre 2015

Interview d'un auteur : Eric Calatraba

LES QUESTIONS DU BOSS
1- Es-tu écrivain, romancier, auteur.
Je dirais romancier. Pour moi, l’intrigue a largement autant d’importance que le style. Je cherche ensuite la meilleure façon de la raconter, le rythme. J’essaie de donner une vie, un passé à mes personnages. Pour les lieux, je fais appel aux cinq sens pour les rendre vrais, je ne néglige pas les détails. Je suis cinéphile et ça m’aide dans la construction de mes scènes. Par exemple, je commence par une description en plan large, puis je m’approche des personnages. Souvent, j’alterne les points de vue.
Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?
Pour moi un écrivain a de l’expérience. Il a exploré différentes voies avec succès. Ou alors, il a écrit un chef-d’œuvre. C’est un maître. Un tout cas, c’est ‘idée que je m’en fais. Je n’en suis pas là…
Un auteur peut être romancier, scénariste, auteur dramatique, poète ou auteur de chansons. C’est un mot qui, à mon sens, regroupe un large éventail de création, basé sur l’écriture.
2- Ecrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir.
Ils sont compatibles. Mais ce seront les lecteurs qui décideront.
3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ?
Environ un an. La première édition a été numérique. Après un certain succès, le roman a été édité en version papier.
4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ?
J’écris des chansons depuis l’âge de 18 ans. La lecture de romans à suspense a fini par me donner envie d’écrire un polar. Je passais la semaine seul à Marseille pour mon boulot, j’étais dans l’ambiance…
Pourquoi continues-tu ?
Parce que je vois que ça rend des gens heureux et parce que je m’éclate ! C’est la meilleure cour de récréation que je connaisse.
5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Je pense qu’il va falloir que les auteurs se réveillent et se rassemblent pour défendre leurs droits. Ils n’ont que les miettes alors qu’ils sont les véritables créateurs…
7- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
Motivé, à l’écoute, puissant (ça aide), passionné. Qu’il défende les textes parce qu’il les aime, sans autre considération.
8- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Je trouve cette idée géniale. On vote pour un texte, pas pour un nom, on n’est pas influencé par la notoriété d’un auteur.
LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...
1. Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Un peu un mélange de tout ça, avec de la musique et du voyage.
2. Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
A la terrasse d’une grande brasserie, pour qu’on voie bien la couv’ :-D !
3. Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
Divertir, frissonner, voyager, découvrir. Réfléchir je ne sais pas, mais si après sa lecture, il reste dans un coin du cœur, ça me va.
4. Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Ca dépend des moments, des passages. Parfois, je fais mouche du premier coup. Tout changement affaiblit le premier jet. Parfois je dois reprendre jusqu’à ce que je sois satisfait. Il n’y a pas de règle.
5. Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?.
La troisième proposition me plaît. L’histoire et les personnages prennent le pouvoir à un certain moment pourvu qu’on leur laisse assez de latitude. Personnellement, j’adore ça.
6. Si celui-ci était une boisson, ce serait ... ?

Un alcool fort, de ceux qui vous coupent les jambes et vous mettent dans un drôle d’état. Pour « Haïku », ce serait sans nul doute du saké.