lundi 19 octobre 2015

Interview d'un auteur : Olivier Taveau

LES QUESTIONS DU BOSS...
1- Es-tu écrivain, romancier, auteur ? Vois-tu une nuance entre ces termes ? Qu'est-ce que ces mots représentent, pour toi ?
Écrivain a un côté très littéraire. Auteur me fait plutôt penser au théâtre. Romancier pourrait correspondre le plus. Du reste, je me vois plutôt comme un intermittent.

2- Écrivain/Carrière. Ces deux mots sont-ils compatibles ? Y penses-tu ? Anticipes-tu cet éventuel avenir.
Oui, « écrivain » et « carrière » sont deux mots compatibles. Mais si la question sous-jacente est : doit-on faire le choix entre l’un et l’autre, ou sacrifier le rêve de l’un pour le confort de l’autre, c’est différent. Certains le font probablement. D’autres vivent très bien de leur plume en restant fidèles à leur univers. J’envie plus les seconds que les premiers.

3- Combien de temps, de tentatives, de refus, avant de décrocher un contrat à compte d'éditeur ?
Quelques années il faut l’avouer… mais je n’ai pas fait le compte des tentatives et des refus.

4- Pourquoi as-tu commencé à écrire ? Pourquoi continues-tu ?
Besoin de voir le monde autrement. Quand on ne peut pas le changer, on l’invente.

5- Que penses-tu de la place de l'auteur dans le monde du livre et de l'édition ?
Fragile. Précaire. Certaines pratiques peuvent heurter mais je ne vois pas cette relation de manière manichéenne. Il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Les intérêts peuvent diverger mais l’objectif reste peu ou prou le même.

6- Comment serait l'éditeur de tes rêves ? Quelles qualités essentielles devrait-il posséder ?
Je n’ai pas de profil idéal. Franc, c’est déjà pas mal.

7- Que penses-tu du Trophée Anonym'us ?
Une belle initiative portée par deux belles personnes.

LES QUESTIONS DE MADAME LOULOUTE...

1- Ton dernier livre, c'est plutôt : Une intrigue aux petits oignons ? Des personnages croqués avec gourmandise ? Une alchimie de saveurs ?
Une intrigue aux petits oignons (avec un soupçon d’Espelette).

2- Tu nous conseilles de le lire : Sur un canapé au coin du feu ? À l'ombre d'un parasol ? Dans le bruit et la fureur d'une ville surpeuplée ?
Sur un canapé au coin du feu dans un chalet perdu en pleine montagne au beau milieu d’une tempête. Et quelques bières dans le frigo.

3- Ce livre, c'est plutôt : Divertir le lecteur ? Le faire frissonner d'angoisse ? Inviter à la réflexion ? Apporter un témoignage ?
 Les quatre, j’aimerais bien.

4- Ton écriture : Elle est comme Pénélope, qui fait, défait, et refait chaque phrase jusqu'à ce qu'elle sonne juste ou bien un premier jet juste retouché pour enlever quelques aspérités ?
Une torture. Je peux passer des heures sur une phrase, un mot. Hésiter entre une tournure ou une autre. Puis tout supprimer en me disant que finalement c’est mieux sans.

5- Ton roman, comme un voyage, est-il : Un chemin au hasard qui t'emporte et t'oblige à t'adapter aux obstacles imprévus qui le parsèment ? Un périple longuement planifié, aux escales anticipées ? Un voyage « théoriquement » organisé, mais qui ne se déroule jamais comme prévu ?
Plus une expérience qu’un voyage. On travaille la matière, on lui donne vie, puis la créature nous échappe. Et c’est elle qui prend le contrôle.

6- Si celui-ci était une boisson, ce serait ?
Un Glennfidish 12 ans d’âge. Parce que ces saloperies de manuscrits m’ont bien coûté 12 ans de ma vie. Et le whisky, c’est pour le folklore.

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